« Lettres d’une catin. »
Lettres de Grisélidis Réal à Jean-Luc Hennig d’après Le Passé imaginaire de Grisélidis Réal
Adaptation et interprétation : Andréa Ferréol
Grisélidis Réal, écrivaine, peintre et prostituée fut, selon ses propres termes, une « catin révolutionnaire ». Militante engagée pour la reconnaissance des droits des travailleuses et travailleurs du sexe, elle tira de son expérience des textes contestataires opposés à toutes les formes de l’intolérance et d’une grande humanité. Les lettres qu’elle adressa à l’éditeur Jean-Luc Hennig, publiées sous le titre Le Passé imaginaire, sont à l’image d’une œuvre singulière, oscillant entre onirisme et hyperréalisme, éminemment poétique. Une œuvre à feu et à sang écrite dans la chair vive du monde.
«Voici les lettres intimes que j’ai reçues, en dix ans, d’une des femmes les plus rares que j’aie eu à connaître. Ces lettres racontent sa vie du jour et de la nuit, ses rêveries de vieillesse, ses amants imaginaires, ses coups de gueule, ses imprécations contre Dieu, ses maladies à répétition, ses usures. Grisélidis a le bonheur de la désespérance. C’est sa dignité.» (Jean-Luc Hennig)
La comédienne Andréa Ferréol s’est inscrite dans la mémoire du cinéma et de nos imaginaires grâce à des films aussi cultes que libertaires et anticonformistes comme La Grande Bouffe de Marco Ferreri en 1973 et Les Galettes de Pont-Aven de Joël Séria en 1975. Au théâtre, elle débute au festival d’Avignon, puis travaille avec Jean-Michel Ribes, Claude Régy, Robert Hossein, Lucian Pintillié ou Stéphane Meldegg et s’impose au cinéma grâce à ses interprétations remarquées dans les films de Philippe de Broca (L’Incorrigible), de Volker Schlöndorff (Le Tambour), de François Truffaut (Le Dernier métro) de Jean-Pierre Mocky (Y a-t-il un Français dans la salle ?), d’Etorre Scola (La Nuit de Varennes) ou de Peter Greenaway (Zoo), où elle fait montre du registre étendu de son jeu. Ses dernières collaborations avec la télévision vont de Landru et La femme coquelicot à L’affaire Sébastien et la série Clara Rubens. Particulièrement active au théâtre depuis le début des années 2000, elle est actuellement en tournée dans La Priapée des écrevisses et fera ses débuts sur la scène du festival d’Aix-en-Provence dans Samson, libre création de Claus Guth et Raphaël Pichon.
Lecture organisée dans le cadre du festival « Un été chez Colette » avec le soutien de la DRAC Bourgogne Franche-Comté et du Conseil départemental de l’Yonne.