Festival « Un été chez Colette »
« Colette et ses monstres » par Farida Rahouadj, d’après Colette.
Si Colette a célébré dans ses textes les beautés du monde, animales et végétales, elle n’en fut pas moins sensible à la part sombre de notre humanité. Ainsi trouve-t-on dans son oeuvre une galerie d’assassins et de tueurs en série dont elle suivit les procès de Madame Guillotin à Landru en passant par Eugène Weidmann, le dernier guillotiné en place publique, et la tortionnaire Moulay Hassein. La comédienne Farida Rahouadj, grande lectrice de Proust et de Colette, nous conduit du côté des monstres…
« Je crois que nous ne comprendrons jamais rien à Landru. Sa sérénité appartient peu au genre humain. Landru semble rêver, retiré de nous, retourné peut-être à un monde très ancien, à une époque où le sang n’était ni plus ni sacré ni plus horrible que le vin ou le lait, un temps où le sacrificateur, assis sur la pierre ruisselante et tiède, s’oubliait à respirer une fleur… » (Colette, Le Matin, 8 novembre 1921, repris dans Prisons et Paradis, 1932)
Farida Rahouadj
Actrice et chanteuse française, Farida Rahouadj a commencé ses pas artistique au sein d’un groupe punk-rock, avant de s’orienter vers le théâtre. Elle monte à Paris où elle entre dans l’école d’Antoine Vitez avant de jouer pour Patrice Chéreau auprès de qui elle rencontre et sympathise avec Dominique Blanc ou encore Zinedine Soualem. Dans les années 90, elle fait ses premiers pas au grand écran avec Rue du bac (Aghion, 1991) et surtout dans La fille de l’air (Bagdadi, 1992). On la retrouve à l’affiche de La nuit sacrée (Klotz, 1993), Les amoureux (Corsini, 1994). Elle accède à la reconnaissance grâce à Bertrand Blier dans Côtelettes ( 2003), puis dans Combien tu m’aimes ? (2005). Le cinéaste lui reste fidèle et lui offre encore de belles prestations dans Le bruit des glaçons (2010) et Convoi exceptionnel (2019). Entre-temps, on a pu apprécier l’actrice dans Né quelque part (Hamidi, 2013) et Gagarine (Liatard, Trouilh, 2020).